ATTABLER

La table est mise, elle est silencieuse. Une question la hante: qu’est-ce que la danse produit (d’autre) ? Chacun(e) doit trouver sa place. Le processus est fuyant, il résiste à l’œuvre. Les paroles s’assemblent, se multiplient pour former le portrait de ce que nous sommes. Il n’y a pas de spectacle, mais un jeu de miroirs sans fin. Des idées, des écrits, des gestes et des bruits animent l’étrange rituel d’être ensemble.

_MG_2051.jpg

ATTABLER | crédit photo : Manoushka De Morceaux 
du 5 au 8 DÉCEMBRE 2018, 17h – 19h à l’Agora de la danse — Espace Paul-André Fortier
4e étage de l’Édifice Wilder, 435 Rue de Bleury, Montréal, QC H3A 2H7

Idée originale et dispositif de création Katya Montaignac
Codirection artistique Nadège Grebmeier Forget, Katya Montaignac
Création et performance Nadège Grebmeier Forget, Emma-Kate Guimond, Hanako Hoshimi-Caines,Véronique Hudon, Katya Montaignac
Scénographie Nadège Grebmeier Forget
Vidéos Emma-Kate Guimond
Résidence de création Agora de la danse
Coproduction Agora de la danse, La 2e Porte à Gauche
Soutien à la production Par B.L.eux

En savoir plus | Billetterie

The table is set, yet it is silent, haunted by a question. What (else) does dance produce? Everyone must find their place. Then the sound of voices and the table comes to life. The process is fleeting, resistant to taking shape. Words come together and multiply, creating a portrait of what we are. There is no show, but an endless play of mirrors. Ideas, texts, movement and noises enliven the strange ritual of being together.

Learn more | Ticket Office

_MG_2086

Véronique Hudon dans ATTABLER | crédit photo : Manoushka De Morceaux 

« Mis en œuvre par la danseuse Katya Montaignac, ATTABLER est un objet atypique proche de l’essai chorégraphique qui fait se télescoper gestes dansés, prises de parole, images plastiques et fragments de texte. Fidèle à l’esprit de la compagnie de faire déborder la danse de ses cadres habituels, la principale tête pensante de La 2e Porte à Gauche s’est associée à l’artiste visuelle et performeuse Nadège Grebmeier Forget pour codiriger ce projet inédit et élaboré sur la longue durée.

Les deux directrices artistiques et leurs collaboratrices — Emma-Kate Guimond, Hanako Hoshimi-Caines et Véronique Hudon — ont tiré matière d’une série de séminaires menée sur deux ans à l’Agora de la danse. Un cadre où des artistes aux bagages pluridisciplinaires ont pu mettre leurs idées sur table et réfléchir autour d’une question de base : « Qu’est-ce que la danse produit (d’autre) ? » En se livrant à l’exercice de penser à partir de la danse, chaque participant a laissé sa trace dans le processus de création ; d’où les présences fantomatiques et les citations invisibles qui viendront teinter les performances des cinq femmes. »

Katya Montaignac et Nadège Grebmeier : la danse, hors du spectaculaire de Mélanie Carpentier, Le Devoir, 1er décembre 2018.

Photo: Marie-France Coallier Le Devoir

ATTABLER est un projet soutenu financièrement par le Conseil des Arts du Canada
et le Conseil des Arts de Montréal.

(auto)portraits

Séminaire in(ter)disciplinaire #2 – Paradigmes identitaires (2017)

Parmi les choses que la danse produit, il y a des propositions identitaires : générationnelle, culturelle, sexuelle, assumées consciemment ou non. Il y a des danses pour se rappeler d’où l’on vient et des danses qui essaient d’ouvrir vers de nouveaux horizons.

Durant ce séminaire initié et dirigé par Katya Montaignac et organisé en 2017 par La 2e Porte à Gauche dans le cadre de sa résidence à l’Agora de la danse, Claudia Chan Tak a réalisé une série d'(auto)portraits vidéos sous le prisme de l’identité visant à mettre en lumière les pratiques de chacune des artistes invitées à partir d’extraits d’entretiens réalisés par Véronique Hudon.

FINAL Emma-Kate

FINAL Nadege

FINAL Hanako

FINAL Veronique

Image associée

Merci à la Caisse de la Culture pour le soutien accordé à ce projet de documentation vidéo.

 

Chorégraphes anonymes

Séances de rencontres privilégiées dédiées aux chorégraphes
et animées par Frédérick Gravel
choregraphes_anonymes

Il y a des forces de déshumanisation à l’œuvre.
Une d’elle nous force à nous voir comme des individus, des êtres responsables, isolés, redevables. Dans cette position, bizarrement, on se sent impuissants, même si on voudrait bien croire que le fait de pouvoir être ce qu’on veut, être responsable de soi, de son bonheur, de ses agissements et des conséquences nous apporte plus de jeu, plus de pouvoir. En réalité le contraire se produit.
Ignorer que nous sommes les fruits d’une situation d’abord et avant tout, et que le champ de nos possibles y est inscrit, nous fait agir d’une façon absolument improductive.

En échangeant sur notre position commune en tant qu’artistes, sur notre champ des possibles, il y a des chances pour que nous nous sentions plus à même d’agripper le réel. En nous aidant tous à circonscrire ce champ de pratique, sa situation précise, ses défis, il se peut que nous soyons plus à même de nous y inscrire de façon constructive. L’idée ne serait pas de connaître ce qui nous définit et en même temps circonscrit notre champ de pratique pour nous en libérer, mais plutôt de le connaître pour nous sentir effectifs à l’intérieur de celui-ci.

Frédérick Gravel

Un rendez-vous proposé par LA 2e PORTE À GAUCHE – laboratoire de danse contemporaine en partenariat avec Circuit-Est
Prochaine séance : en juin à Québec

Réservation : Danse K par K

PLUTON | opus #6 : On n’apprend pas au vieux singe à faire la grimace

Paul-André Fortier | Pluton - acte 2 | La 2e Porte à Gauche | Une production de Danse-Cité | Coproduction : #FTA2016 Fortier Danse création et Mayday | Crédit photo : Claudia Chan Tak

Paul-André Fortier | Pluton de La 2e Porte à Gauche | Une production de Danse-Cité | Coproduction : #FTA2016 Fortier Danse création et Mayday | Photo : Claudia Chan Tak

Janvier 2012…
L’enjeu des collisions artistiques provoquées par le projet Pluton invite chacun à sortir de sa zone de confort…

Imaginer Paul-André Fortier sur scène, avec des lunettes noires et une bouteille de bière à la main, interpréter le Faune version Gravel…

Au début, je craignais que les danseurs seniors se sentent déboussolés de travailler avec de plus jeunes créateurs, mais dès l’une des premières rencontres du projet, j’ai compris que les chorégraphes auraient du fil à retordre :

« On n’apprend pas au vieux singe à faire la grimace »
(nous confie rapidement Paul-André Fortier dès le début du processus de création…)

Mardi 24 novembre 2015
Paul-André et Fred s’apprivoisent. Chacun contamine l’autre par sa présence. Les deux se suivent. À l’écoute l’un de l’autre, ils improvisent en duo, même si, au final, ce sera un solo. This duet that we didn’t do yet…

Quand Paul-André reprend le parcours seul, l’ombre de Fred plane sous ses gestes…

Frédérick Gravel et Paul-André Fortier en improvisation | répétition pour Pluton | Photo : Claudia Chan Tak

Frédérick Gravel et Paul-André Fortier en improvisation | Photo : Claudia Chan Tak

Jeudi 3 mars 2016
C’est fascinant de voir Paul-André danser du Gravel. Cet état « informel » qui contraste avec une certaine formalité dans laquelle on s’attendrait à le voir est à la fois surprenant et troublant à découvrir dans son corps.

2PAG05-02

Paul-André Fortier en répétition avec Frédérick Gravel | Photo : Claudia Chan Tak

Les regards de Paul-André sont importants. Ça pourrait durer davantage (car ce moment crée une rupture). Un espace « hors-temps ». Tout d’un coup, on est face à lui. Tout d’un coup, Paul-André fait face au public. C’est à la fois tout simple et très fort.

Jeudi 31 mars 2016
Au début de chaque répétition, Fred et Paul-André se content des anecdotes de tournées et certaines rencontres weird dans le milieu de la diffusion en danse. Tomas Furey est venu les voir hier. La musique avance.

Notes de Gravel à Fortier :
Ne pas finir le mouvement
Cacher la face en général
Prendre vraiment le temps

Paul-André : « C’est naturel chez toi, pour moi, c’est du chinois »…

2PAG05-03

Paul-André Fortier en répétition pour Pluton | Photo : Claudia Chan Tak

Alors que Fred travaille sur l’informel, il y a quelque chose d’éminemment solennel chez Paul-André. Son regard concentré semble sévère. Fred l’appelle le « patriarche ». Peu à peu, dans le solo, le regard s’adoucit et le sourire apparaît. Moment de grâce.

Notes sur le processus de création, par Katya M.

« j’oublie parfois que c’est Fortier que je regarde parce que je ne reconnais pas sa posture habituelle. Je ne reconnais pas tout à fait la chorégraphie de Gravel non plus, qui se fait ici beaucoup plus doux et subtil. C’est la beauté de ce projet. » (Sylvain Verstricht, Local Gestures)

Hydra Autoportrait-04

Paul-André Fortier en répétition pour Pluton | Photo : Claudia Chan Tak

PLUTON | opus #5 : I just want to start a flame in your heart

Teaser01_photographie Claudia Chan Tak

Marc Boivin et Linda Rabin dans Pluton de La 2e Porte à Gauche | Photo : Claudia Chan Tak

Jeudi 22 octobre 2015 : 2e répétition…

« C’est difficile les débuts. C’est accepter le deuil de toutes les possibilités qui ne seront pas ». (Mélanie Demers)

Toute l’équipe a lu un texte de Jonathan Burrows et parle du « meaning ». Mélanie se sent prise avec son besoin de sens, elle aimerait s’en libérer. Travailler sur le désir de mouvement et en même temps résister à ce désir.

Essayer de réaliser une série d’actions sans jamais y parvenir :
Partir. Marcher. Sauter. Tomber. Saigner. Traverser une rivière. Prier. Regarder derrière. Toucher ses genoux.

Mélanie Demers en répétition avec Linda Rabin et Marc Boivin dans Pluton de La 2e Porte à Gauche | Photo : Claudia Chan Tak

Mélanie Demers en répétition avec Linda Rabin et Marc Boivin dans Pluton de La 2e Porte à Gauche | Photo : Claudia Chan Tak

Lundi 26 octobre 2015 :
Partir des sensations.
Retrouver l’état.
L’oppression du désir, du théâtral au système nerveux.

Mélanie recherche un langage commun à travers la verbalisation de l’expérience. Marc parle de noyade et de désir étouffé, alors que pour Linda, il s’agit de se concentrer sur l’inspire.

Mélanie parle du théâtre du réel.
Pour Linda, c’est du théâtre surréel.
Marc s’interroge : « Où est la théâtralité et où est la réalité ? »

Marc Boivin et Linda Rabin en répétition avec Mélanie Demers pour Pluton de La 2e Porte à Gauche | Crédit photo : Claudia Chan Tak

Marc Boivin et Linda Rabin en répétition avec Mélanie Demers pour Pluton de La 2e Porte à Gauche | Photo : Claudia Chan Tak

Vendredi 18 décembre 2015 :
Talons hauts et faux-cils.
Mouvements d’oppression respiratoires.
Linda commence à chanter : « Let me… » mais le son ne sort pas. Elle renifle. Suffocations. Mugissements. Let me ! Let me… ! Arrgghhh… “Let me entertain you…”
Linda danse. Marc l’observe. Comme une ombre.

Morceaux épars. De l’ordre de l’accident, de l’animal, du nourrisson. Absence d’affect. Contact étrange, état de corps, relation troublante. Deux solitudes émergent du duo. Deux personnages décadents. Divas déchues.

Jeudi 3 mars 2016 :
Objet singulier, chargé, inconfortable. Je découvre Marc – que je croyais pourtant connaitre par cœur, à force de l’avoir vu interpréter tant de projets disparates ! Et je suis déroutée, ébranlée, fascinée de le découvrir, encore, sous un nouveau jour. Découvrir Linda qui surgit, éructe, joue le jeu et se dévoile, tout en se métamorphosant. Duo à la fois complètement improbable et sublime.

Marc Boivin et Linda Rabin en répétition avec Mélanie Demers pour Pluton de La 2e Porte à Gauche | Crédit photo : Claudia Chan Tak

Marc Boivin et Linda Rabin en répétition avec Mélanie Demers pour Pluton de La 2e Porte à Gauche | Crédit photo : Claudia Chan Tak

Jeudi 12 mai 2016 : J-15…
Aujourd’hui, Mélanie aspire à la nuance, à insérer de la douceur dans les tableaux. Avec Chi Long en tant que complice artistique, les danseurs travaillent sur des subtilités qui renversent parfois tout un tableau. De la souffrance surgissent alors des moments d’extase. Les cris de douleurs se transforment en soupirs orgasmiques.

Marc Boivin, généreux, fougueux, impétueux, est tout simplement déboussolant,
Linda Rabin captivante et méconnaissable.

(Notes du processus de création,
recueillies par Katya M.)

bandeau_hydra

Retrouvez les vidéos, photos et croquis de Claudia Chan Tak exposés dans Hydra, l’exposition présentée le cadre du FTA 2016 à la Place des Arts du 25 mai au 19 juin 2016 en partenariat avec la Fondation Jean-Pierre Perreault et l’école de danse contemporaine de Montréal